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Exosquelettes : gadget ou garde du corps de vos muscles ?
Dans le monde professionnel, la prévention des troubles musculosquelettiques (TMS) est une priorité constante.
Malgré des améliorations ergonomiques significatives, certaines tâches demeurent physiquement exigeantes. Des questions se posent alors :
- A partir de quand l’utilisation d’un exosquelette devient-elle pertinente ?
- Quand une tâche est-elle suffisamment répétitive pour poser problème ?

Les TMS résultent souvent de gestes répétitifs, de postures contraignantes ou d’efforts excessifs. Même une tâche d’une heure par jour peut, à long terme, entraîner des dommages corporels.
Par exemple si elle sollicite intensément certaines articulations ou groupes musculaires. L’INRS souligne que l’intégration d’un exosquelette doit répondre à un besoin d’assistance physique clairement identifié, tenant compte de l’activité globale et de son environnement spécifique.
L’adoption d’un exosquelette pour une tâche d’une heure quotidienne peut sembler disproportionnée.
Cependant, cette logique contraste avec d’autres mesures de prévention.
Par exemple, pour des expositions brèves à des produits toxiques ou des environnements extrêmes, des équipements de protection sont systématiquement utilisés.
Pourquoi hésiter lorsqu’il s’agit de protéger le système musculosquelettique ?
Une heure d’effort excessif peut suffire à déclencher une blessure ou à aggraver une pathologie existante. Les coûts associés aux arrêts de travail, à la baisse de productivité et à la souffrance des salariés sont significatifs.
Repenser la logique de prévention
L’approche actuelle de l’ergonomie et de la santé au travail doit évoluer. Elle doit intégrer les nouvelles solutions technologiques, dont les exosquelettes. L’investissement ne doit pas être uniquement évalué en fonction du temps d’exposition, mais aussi en tenant compte du potentiel dommageable d’une tâche sur le long terme.
Les exosquelettes ne sont pas une solution miracle, mais ils constituent une aide précieuse pour réduire les contraintes physiques résiduelles, là où l’automatisation n’est pas possible.
Plutôt que de se demander si leur usage est justifié en raison de la fréquence d’exposition, ne faudrait-il pas plutôt se poser la question inverse ? Pourquoi hésite-t-on à protéger le corps humain lorsqu’on n’hésite pas à protéger contre d’autres types de risques ?
L’avenir de la prévention passe par une prise en compte plus fine des risques biomécaniques et une évolution des mentalités vis-à-vis des équipements d’assistance physique.